Plan d’épargne retraite (PER) : une solution intéressante pour préparer sa retraite
Le régime des retraites préoccupe les Français. Le modèle de retraite par répartition est mis à mal par l’évolution démographique du pays (les retraités sont de plus en plus nombreux) et la détérioration chronique des indicateurs économiques, en particulier un taux d’emploi trop faible pour assurer le bon financement des retraites via les cotisations prélevées sur les salaires.
Les gouvernements successifs n’avaient de cesse que de reculer devant le problème. Mais désormais, la question du financement des retraites est un des dossiers politiques à l’ordre du jour, et de nouvelles réformes devraient se profiler dans les semestres à venir.
À terme, le rééquilibrage du système de retraite par répartition devrait entraîner un recul de l’âge de départ en retraite et/ou une baisse des pensions. Dans ce contexte difficile, beaucoup d’actifs ont pris les devants et se constituent une retraite par répartition. Dans cette optique, le gouvernement a réalisé différentes réformes de l’épargne retraite et a introduit un nouveau dispositif : le plan d’épargne retraite, aussi appelé PER. Ce dispositif remplace le plan d’épargne retraite populaire (PERP) et offre davantage de souplesse de fonctionnement. Voyons ensemble les atouts du PER.
Plan d’épargne retraite : investir pour sa retraite
Comme son nom l’indique, le plan d’épargne retraite est un dispositif d’épargne fléché spécifiquement pour la retraite. En substance, les versements réalisés sur le PER sont bloqués jusqu’au moment où le souscripteur du PER active ses droits à la retraite. Il existe cependant une possibilité de retrait anticipé en cas de coup dur (fin de droit au chômage, problème de santé, etc.). Aussi, l’achat de sa résidence principale est un autre événement permettant un retrait anticipé du PER. En contrepartie de cette contrainte quant à la disponibilité de l’épargne, le PER délivre des avantages fiscaux très intéressants (voir plus bas dans cet article).
Le PER permet d’investir sur un large panel de classes d’actifs. L’essentiel des PER sont des PER dits assurantiels, ils permettent d’investir l’épargne aussi bien sur des fonds euros que des supports en unités de compte. Comme en assurance vie.
Les épargnants ayant encore de nombreuses années de travail avant de profiter de leur retraite ont intérêt à investir sur des supports d’investissement adaptés à un horizon de placement à long terme. En l’espèce, les actions et l’immobilier sont les deux classes d’actifs de prédilection pour investir avec un horizon à 8 ans et davantage. Ces classes d’actifs présentent un risque de perte en capital plus important que des fonds euros ou certains supports obligataires, mais délivrent historiquement les plus fortes performances. En outre, les actions et l’immobilier offrent une excellente protection contre l’inflation. Les meilleurs PER permettent d’investir sur des fonds d’investissement en actions performants, ainsi que des supports immobiliers tels que des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI).
Les épargnants peuvent se référer à un comparatif de PER avant de souscrire un contrat. Tous les contrats PER n’offrent pas les mêmes caractéristiques, certains sont meilleurs que d’autres. Il faut notamment être attentif aux frais et à la performance des supports financiers accessibles.
La fiscalité avantageuse du PER
Comme évoqué plus haut, le plan d’épargne retraite (PER) offre un cadre fiscal très intéressant. En effet, les versements réalisés sur le PER sont déductibles du revenu imposable. Le PER est donc très attractif pour les contribuables soumis à l’impôt sur le revenu, et plus particulièrement les contribuables soumis aux taux marginaux d’imposition les plus élevés.
Si l’on prend le cas d’un couple marié sans enfant avec un revenu imposable de 80 000 €. Leurs revenus se situent dans la tranche marginale d’imposition à 30 %. Un versement de 5 000 euros sur le PER leur permettrait de diminuer leur impôt sur le revenu de 1 500 euros (30 % de 5 000 euros). Le PER est encore plus attractif pour les très hauts revenus (avec le taux marginal qui peut dépasser les 40 %). Les versements ne sont pas plafonnés, en revanche, le montant des versements déductibles du revenu imposable est plafonné à 10 % des revenus de l’année antérieure (ou 10 % du plafond de la sécurité sociale, le chiffre le plus élevé est retenu pour calculer le plafond).
Les personnes ne payant pas l’impôt sur le revenu ne sont pas oubliées pour autant. En effet, les épargnants peuvent opter pour un avantage fiscal au moment des retraits à la retraite. Le souscripteur doit choisir entre l’avantage fiscal à l’entrée ou à la sortie du PER.
Au moment de la sortie du PER, l’épargnant peut choisir entre 2 modes de sortie : sous forme de rente ou sous forme de capital. Concernant la seconde option, il est intéressant de noter que l’épargnant peut réaliser un retrait de tout ou partie du capital, sans restriction sur le montant. La sortie en rente occasionne généralement des frais d’arrérage, en ce sens, il est probable que l’essentiel des retraités opte pour des sorties ponctuelles (en fonction de leurs besoins financiers) sous forme de capital. Le PER est donc un excellent outil pour se constituer un complément de revenus à la retraite.