La question de l’égalité femmes-hommes dans les pensions de retraite : où en est-on et quelles solutions peuvent être mises en place ?

La question de l’égalité femmes-hommes dans les pensions de retraite : où en est-on et quelles solutions peuvent être mises en place ?

En France, les hommes et les femmes ne sont pas égaux face à la retraite et notamment en ce qui concerne la pension de retraite. En effet, c’est un fait connu que les femmes gagnent moins que les hommes à la retraite. Malgré les réformes successives du système de la retraite, ces inégalités perdurent. C’est un problème qui devient aujourd’hui alarmant à laquelle le gouvernement doit proposer des solutions. Pour comprendre de mieux en mieux ce problème de régime inégalitaire en matière de pension à la retraite, focus à ce sujet.

Les causes de l’écart des pensions entre hommes et femmes

Tout d’abord, il est important d’expliquer l’origine de cette inégalité. Plusieurs facteurs sont responsables de cette différence de traitement entre les hommes et les femmes.

Des problèmes existant dans le secteur professionnel :

Ce problème d’écart entre hommes et femmes existe déjà lorsque les femmes ont occupé leur poste de travail. En effet, il a été prouvé qu’à cause de leurs nombreuses préoccupations, les femmes ont une faible participation au travail que les hommes. Elles sont aussi plus intéressées par des métiers à temps partiel que pour le travail à plein temps. D’après les chiffres officiels en 2018, le nombre de femmes occupant un emploi à temps partiel s’élevait à 29,3% contre 8,4% chez les hommes.

Absence répétée au travail

Les femmes connaissent beaucoup plus d’interruption de carrière que les hommes à cause de la maternité. En effet, que ce soit pour la grossesse, le congé de maternité, les besoins d’absence ou arrêt de travail pour élever ses enfants, les femmes rencontrent déjà des difficultés pour compléter leur trimestre (à titre d’information, le système de la retraite en France compte les trimestres pendant lesquelles les employés ont occupé leur poste de travail). En principe, une personne peut partir à la retraite à taux plein à 62 ans. Cependant, à cause des arrêts de travail des femmes liés à la maternité, elles ne peuvent pas bénéficier de ce taux plein si elles veulent partir à cet âge. Sachez qu’en France, ceux qui n’ont pas rempli leur trimestre doivent continuer à travailler jusqu’à 67 ans pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein. Pourtant, continuer de travailler à un âge avancé peut s’avérer être difficile.

Inégalité de salaire entre hommes-femmes

Cette inégalité à la retraite résulte également du fait que les femmes percevaient un salaire plus faible que ceux des hommes. D’après les chiffres officiels de l’INSEE en 2019, il a été prouvé que la rémunération des femmes était inférieure de celle des hommes de 16%. Cette différence de traitement se ressent à la retraite puisque le taux de la pension à la retraite est calculé à partir du salaire pendant les années de travail. D’après les statistiques, à la retraite les femmes percevaient moins de 39% que les hommes.

Les solutions proposées pour réduire l’inégalité des pensions entre hommes et femmes

Comme souligné précédemment, le système de retraite français a fait l’objet de nombreux réforme ces dernières années : en 1993, en 2003, en 2010, en 2014 et la dernière en 2020 qui prendra effet cette année (2023). Le plus important à savoir c’est que chacune de ces réformes disposent toutes de modalités pour remédier à la différence de traitement entre hommes et femmes à la retraite. Principalement, il existe deux types de dispositifs destinés à remédier à ce problème, à savoir : la pension de réversion et la majoration des trimestres au titre de la maternité.

La pension de réversion

Tout d’abord, la pension de réversion est un dispositif reposant sur l’idée qu’au moment du décès d’un fonctionnaire. L’époux survivant va percevoir un pourcentage de la pension de retraite qu’il avait ou aurait pu bénéficier. Ce pourcentage varie selon le régime de base de l’emploi du défunt : 50% pour le régime des fonctionnaires, 54% pour les régimes de base du privé et 60% pour la plupart des régimes complémentaires du privé. De ce fait, ce dispositif est bénéfique pour les femmes à la retraite puisque cela permet de diminuer les écarts de pension entre hommes et femmes de 12%. Toutefois, pour bénéficier de cette pension, il faut remplir certaines conditions.

La première condition concerne la situation familiale : la personne qui veut bénéficier de la pension de réversion doit avoir été mariée au défunt. Cette condition exclut donc les cas de concubinage et de pacs (pacte civil de solidarité), même si les deux ont des enfants ensemble. Concernant les régimes complémentaires, le remariage mettra fin au versement de la pension.

La deuxième condition porte sur l’âge de l’époux survivant. Pour pouvoir bénéficier de la pension de réversion, ce dernier doit avoir moins de 55 ans au moment de faire la demande de pension. Mais cette condition d’âge disparait lorsqu’il y a au moins deux enfants mineurs. Cette condition existe toujours même s’il n’existe pas de lien familial entre ces enfants et le défunt.

La dernière condition se rapporte sur les ressources annuelles du conjoint survivant ou de son foyer s’il y a eu remariage. En 2022, le montant maximum s’élevait d’environ 23 441,60 € s’il vit seul et de 37 506,56 € s’il vit en couple.

La majoration des trimestres au titre des enfants

Deux dispositifs ont été mis en place pour remédier aux problèmes de manque de nombre de trimestre des femmes liés à la maternité : une majoration pour la naissance, l’adoption et l’éducation des enfants et la majoration en cas de congé parental d’éducation. Ces deux dispositifs ne sont pas cumulables lorsqu’il s’agit d’un même enfant.

D’une part, la majoration des trimestres pour naissance, adoption et éducation consiste à obtenir de la part des caisses de retraite des trimestres supplémentaires pour chaque enfant. Les modalités de cette majoration varient selon la date de naissance ou d’adoption de l’enfant : avant le 1er Janvier 2010, la mère recevait 8 trimestres supplémentaires. Depuis le 1er Janvier 2010, elles recevaient 4 trimestres supplémentaires, elles pouvaient toujours bénéficier des 4 trimestres restants ou les attribuer au père ou les départager entre eux.

D’autre part, la majoration de trimestre en cas de congé parental d’éducation est un dispositif consistant à faire bénéficier à la mère une majoration de durée d’assurance équivalent à la durée du congé pris au titre de l’éducation de ses enfants.

Le plan d’épargne de retraite

Pour toutes les personnes dont le montant de la pension de retraite est insuffisant pour vivre, il est recommandé de penser à ouvrir un plan d’épargne de retraite (PER). C’est un produit d’épargne à long terme visant à compléter les revenus à la retraite. Il existe trois types de PER : le PER individuel, le PER entreprise collectif et le PER entreprise obligatoire. Il est conseillé aux femmes d’ouvrir un PER individuel car c’est un plan qui s’ouvre à tout le monde et sans distinction de situation professionnelle.

La situation des femmes à la retraite est un problème existant en France depuis 30 ans. Malgré les différentes solutions apportées, l’inégalité de traitement des hommes et des femmes continuent à perdurer puisque des solutions efficaces n’ont pas encore été proposées. Aujourd’hui, avec la nouvelle réforme de retraite, la situation des femmes risque encore de se détériorer vu que ses modalités se présentent comme moins avantageuses pour les femmes comme l’avancement de l’âge de la retraite.

Arisoa

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